[Jeunesse] Le problème de Nath - Gérard Tenenbaum (entre ** et ***)

Nath est un adolescent du futur (années 2038) qui a une difficulté : réussir les tests INPPM ( Instruction Nationale pour les Plus Méritants), le Graal pour la poursuite d'études gratuites à haut potentiel professionnel. Le problème est que Nath et les maths, cela fait deux (ou plusieurs !) et que l'épreuve de mathématiques fait partie des fameux tests INPPM. S'ajoute un léger problème familial à régler (une survie en jeu) et notre Nath qui n'aime pas les maths va se révéler être un grand aventurier et traducteur des formules scientifiques.


J'ai lu une première fois Le problème de Nath et je n'ai rien compris. Je l'ai lu une seconde fois (en mode rapide) et là j'ai compris ce qui m'avait déroutée et endormie. Si j'admire le talent de l'auteur Gérard Tenenbaum à construire un univers futuriste, à camper ses personnages, je reconnais que l'auteur m'a bien perdue avec ses nombreuses digressions, qui au mieux complètent l'affaire, au pire l'alourdissent  et en règle générale, les deux effets cohabitent ! La mémoire de l'eau, c'est sympa mais elle m'a perdue. Le scénario est d'un compliqué aussi et guère plausible (vous allez me dire, on est dans le futur !!! Certes, mais maintenant qu'on est en 2024, on peut dire que ce futur est relativement proche et j'ai un peu de mal à penser que la vie d'une personne pèse sur les épaules d'un petit bonhomme qui doit jongler entre des formules qu'il ne comprend pas, un dosage qu'il ne maîtrise pas complètement et tout cela avec un risque majeur d'intoxication, et sans que le problème moral ne se pose jamais !). 
 
Sur les mathématiques (domaine de prédilection de l'auteur), rien n'a redire : on a le droit à un très joli problème d'immersion d'une boule dans un récipient cylindrique (problème qui pourrait être abordé en classe de seconde), des sections planes d'une sphère, des jeux de mots de dérivation et une formule mystère avec une fonction fondamentale du lycée ; tout cela est serti d'un discours que parfois en mathématiques on n'est pas obligé de tout comprendre pour résoudre ou avoir une démarche de résolution  d'un problème posé (ce qui est vrai, à condition de comprendre un minimum tout de même, et là visiblement, Gérard Tenenbaum occulte ce léger détail.). 

Une dernière chose : il y a quelques personnages (pas des masses mais quand même) et j'ai lu le livre fatiguée. Il m'a fallu du temps pour en intégrer quelques-uns, surtout que certains font un passage éclair. Donc si vous avez envie de découvrir Le problème de Nath, n'hésitez pas à prendre un papier et un crayon et de tracer un arbre généalogique ou un arbre de relations. C'est un peu pareil avec l'arc narratif, j'ai lu l'enchainement des actions et des scènes; il m'a manqué une articulation plus prononcée, une narration romanesque. Elle existe sûrement mais je n'ai pas senti son ossature.
 
Après, il est possible que Le problème de Nath incarne le type habituel de livre d'aventure pour la jeunesse (Nath a 13 ans) et je ne suis pas une spécialiste de la littérature Jeunesse. Mais je sais aussi que j'ai gardé une âme de (vieille) enfant et j'ai besoin de croire un peu en ce que je lis pour adhérer au discours proposé. Là, j'ai été moyennement convaincue.

Éditions Le voile des mots

Lu en service de presse : je remercie la maison d'édition pour le partenariat et la patience.


3 commentaires: