[Nouvelles] 13 à table ! - édition 2024 - J'ai dix ans

À partir du thème J'ai dix ans, 14 auteurs, brodent une nouvelle. 14 auteurs + Cyril Lignac, qui, lui, nous propose une recette de son cru, as usual.

Verdict : comme d'habitude, j'ai mes petites préférences. 

Tout d'abord mention spéciale à Raphaëlle Giordano qui avec son "On n'est pas des machines..." tient le rythme, la tendresse et un très joli moment de lecture. C'est structuré, entièrement suffisant et tout mimi. J'ai vraiment aimé ce récit d'une vie dans une vie avec une chute impeccable. La relation entre Wabo et Jules est attendrissante et l'effet de style est conservé du début à la fin de l'intrigue. 

Ensuite, il y a bien sûr le politique et salvateur J'ai dix ans ... demain de Michel Bussi que j'ai rarement vu en colère, mais là, c'est sourd, factuel, incarné et terriblement touchant. Cette nouvelle aborde l'itinéraire des migrants, leurs espoirs et un épisode maritime passé édifiant et malheureusement toujours d'actualité. À travers cette nouvelle, Michel Bussi questionne la frontière et la fraternité.

Tatiana de Rosnay montre une Arachnéide vengeresse et délicieusement machiavélique (42 ans de haine tenace et jubilatoire).

Franck Thilliez dresse Le Miroir d'un grenier terriblement efficace, et qui n'est pas sans rappeler le film Interstellar de Christopher Nolan, sans le sable mais avec la glace. Très réussi.

Le portail de Leïla Slimani reste bien mystérieux et bien fermé, qui peut devenir tour à tour espoir d'espace vital plus grand et une zone de repli. 

Lorraine Fouchet revisite un journal intime en peu de pages (le touchant Ceci est mon journal intime)

François d'Epenoux nous projette dans 69, année fatidique, dans un futur obscur qui a l'art de régler techniquement et sans scrupules l'espérance de vie et le poids des retraites. Un pitch intéressant et un traitement final qui l'est nettement moins. 

Karine Giebel
déplace une situation de harcèlement scolaire en polar inquiétant (sa zone de confort)...Une Chloé efficace avec un retour en classe aisé peu crédible.

Philippe Jaenada
reprend une scène de spectacle de Noël (un Garçon crêpon version plante verte, un écrit qui digresse moins que d'habitude).

Alexandra Lapierre
présente Les Escarpins, un conte de Noël... tout sauf un cadeau ! Une nouvelle bien construite mais avec une fin un peu attendue. 

Vous trouverez également deux histoires de famille construite ou à construire : L'Appartement de Romain Puértolas et Où en serions-nous aujourd'hui ? d'Agnès Martin-Lugand.

Vous y trouverez aussi le 22 de Maxime Chattam (une histoire en plein parallèle d'attentats) et La Fin de l'enfance de Patrick Besson.   

Un recueil de 13 à table ! de bonne facture avec du très bon et du divertissant et une première de couverture signée Riad Sattouf (comme toujours au rendez-vous en tous points). 

Éditions Pocket

 

5 commentaires:

  1. J'avais lu le premier recueil de cette série dont j'aime beaucoup l'idée et le principe, mais je ne suis pas assez "nouvelles" et histoires courtes pour me lancer dans tous. J'achèterais bien celui-ci rien que pour la couverture cela dit (je pense que l'éditeur a dû miser là-dessus^^).

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  2. il faut reconnaître que la liste des auteurs fait envie! Pourquoi pas!

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  3. Je l'achète tous les ans. J'ai laissé celui de cette année au milieu, il faut que je pense à le reprendre.

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  4. Je l'ai lu comme les précédents et, bien sûr, j'ai eu mes préférences, mais je dois dire que j'ai déjà tout oublié. Par contre, je me souviens avoir été interpellé par la nouvelle de Bussi, qui fait partie de mes auteurs préférés.

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  5. Ah, ça y est, vous l'avez lue, cette édition ;-)
    Pour mémoire, 69, année fatidique, était ma nouvelle préférée. Je me souviens avoir aussi apprécié "On n'est pas des machines", un joli conte. En ce qui concerne la nouvelle d'Agnès Martin-Lugand, j'avais l'impression que, d'une édition du recueil à l'autre (où elle fait partie des "fidèles participant(e)s), elle suit un peu ses mêmes "héros"... peut-être finira-t-elle par les rassembler dans un livre unique? Le "Journal intime" qui représentait une saga de transmission m'avait bien plu aussi.
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

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