[RDV en chansons] - Février 2025 - Mauvais garçon by Héléna Bailly

Chaque premier mercredi du mois, Anne propose qu'on mette à l'honneur des chansons en langue française.  

Voici mon choix pour le mois de février 2025 : Mauvais garçon - Héléna Bailly

Mauvais garçon montre le pouvoir de nuisance et d'attraction de toute personne toxique : si ses paroles poussent à fuir, elles questionnent davantage sur le pourquoi on reste. J'aime le rythme et le refrain empreint d'inquiétude malgré son côté entêtant et rythmé. J'aime la voix de son interprète Héléna Bailly. Une chanson qui rappelle que la toxicité n'attend malheureusement pas le nombre d'années et la maturité pour prospérer, et qu'il est sain de fuir dès qu'une personne qui dit vous aimer vous brime, brime votre entourage et vous isole. Fuir avant de perdre toute confiance en soi, fuir avant qu'il ne soit trop tard !

 

Mauvais garçon me rabaisseMe dit que je suis pas belle comme çaQue je sers à rienQu'il est jamais heureux avec moi
 Mauvais garçon dit qu'il m'aimeMais il voudrait tout changer chez moiJusqu'à ma façon d'êtreDe sortir et de rire aux éclats.
 Mauvais garçon me rabâche,Tout est de ma faute si je l'écoute.Il veut pas que j'aille en boîteQue je parle, que je danse avec d'autres.
 Mauvais garçon me dénigreMe donne tous les noms d'oiseau.Mais les oiseaux, eux, sont libres,Et son amour est une prison.
 
Mais moi je resteDis-moi pourquoi je resteAvec Mauvais garçon.Mais on me dit qu'il m'aime (ah-ah-ah-ah)Faut qu'j'arrête,On me dit faut qu'j'arrête,De voir Mauvais garçon.Mais on me dit qu'il m'aime (ah-ah-ah-ah)
 
Mauvais garçon tient les fils.C'est moi le pantin.Un jour sur deux, il est mignonUn jour sur deux, il est pire qu'un ... mmh.Mauvais garçon joue les dursEt moi j'apprends les lois de l'amourEt j'y connais rienEt plus il me fait marcher et plus je cours.
 
Mais moi je resteDis-moi pourquoi je reste,Avec Mauvais garçon.Mais on me dit qu'il m'aime (ah-ah-ah-ah)Faut qu'j'arrête,On me dit faut qu'j'arrête,De voir Mauvais garçon.Mais on me dit qu'il m'aime (ah-ah-ah-ah)
 
J'ai retrouvéL'amour de moiQui m'attendaitLoin de ses bras.Maintenant, je saisQue plus jamaisMauvais garçonNe m'éteindra.
 
Mais moi je reste (mais moi je reste),Dis-moi pourquoi je reste (dis-moi pourquoi je reste),Avec Mauvais garçon.Mais on me dit qu'il m'aime (ah-ah-ah-ah)
 Faut qu'j'arrête (faut qu'j'arrête)On me dit faut qu'j'arrête (on me dit faut qu'j'arrête)De voir Mauvais garçon.
Mais on me dit qu'il m'aime (ah-ah-ah-ah)
 
Mais moi je restePourquoi je reste ?Dis-moi pourquoi je resteAvec Mauvais garçonÇa veut pas dire que j'l'aime (ah-ah-ah-ah)

Paroles : Vincha
Musique : Jonathan Cagne

GPS - Lucie Rico ****

GPS est une histoire étrange, qui sort de l'ordinaire tout en restant complètement contemporaine, à mi-chemin entre le fantastique et la déraison. Le scénario est intelligemment mené : j'ai apprécié les positions GPS comme convocations de souvenirs, j'ai trouvé l'idée du tour de piste intéressante, j'ai aimé ces allers-retours entre passé et présent, cette reconstruction et puis cet abandon. Je suis sortie de cette histoire émue par cette splendide amitié, et plus j'y pense et plus je me dis que cette intrigue est plus forte qu'elle n'y paraît, parce qu'il y a deux héroïnes : Ariane qui se cherche et cherche (le fil pour retrouver sa copine) et Sandrine (la copine qui disparaît le lendemain de ses fiançailles) et puis il y a un personnage supplémentaire (celui qui tutoie, celui qui dicte la conduite), un observateur qui maîtrise la pensée d'Ariane, qui connaît bien ses réactions en tout cas. 

 

Lucie Rico dresse une intrigue passionnante et ouverte. Si le processus du tutoiement a toute sa place dans l'intrigue et se justifie, il m'a dérangée dans ma capacité à incarner Ariane dans ma lecture, il a posé une distance (parce que j'ai ressenti chaque tutoiement comme une forme d'injonction des faits et gestes... même si, je me répète, ce tutoiement est à la fois cohérent et d'une certaine façon, indispensable pour envisager un processus de dissociation). 

En tout cas, Lucie Rico ne trahit à aucun moment la ligne qu'elle s'est fixée : on sent bien dès le départ la fragilité d'Ariane (sa dépression, une vie professionnelle en berne, une relation amoureuse qui manque de peps et de douceur), sa distance vis-à-vis de Sandrine (malgré leurs souvenirs nombreux communs, leur passé et leurs expériences de vie) et puis on déroule le passé, le présent, la quête du point lumineux qui bouge, représentant le lien entre elles deux. Tout est construit, nourri et intelligent.

Une belle lecture, pas gaie mais belle et efficace, avec un arbre et une empreinte comme références, avec un "plouf" qui fait basculer la sérénité et la reconstruction. J'ai beaucoup aimé.

Éditions Folio

Et ma participation (catégorie LETTRE ISOLEE : GPS) pour ma ligne du Petit Bac 2025 d'Enna