Si l’Égypte contemporaine reste celle décrite par Alaa El Aswany, alors on a tout lieu de s'inquiéter pour la gente féminine. Les derniers échos ne me rassurent guère. Sous les mêmes principes que ceux édictés par le gouvernement islamiste tunisien actuel qui tente de décréter que « La femme est un simple complément de l'homme », l'ultime dessein d'une jeune fille réside ici en le mariage. Chouette point de vue, non ? (comment cela, vous n'êtes pas d'accord ?).
Au Caire, dans l'immeuble Yacoubian, tous rêvent d'un futur meilleur : le brillant fils du concierge Tahar, le bourgeois perpétuellement amoureux Zaki, l'affairiste olé olé Azzam, la splendide Boussaina et le journaliste Hatem. Aspirant à monter l'échelle sociale, affective ou politique, tous cherchent à quérir un peu plus de bonheur ou de reconnaissance sociale. Malheureusement, la misère pervertit l'ambiance générale, alimente la corruption et les médisances, favorise la radicalité et l'extrémisme, détruit les parcelles résiduelles de générosité. Plus de moteur social, plus de moralité, une société viciée de l'intérieur où tout s'achète, tout se vend (les relations extraconjugales, en particulier les homosexuelles, les secondes épouses en déshérence), le début d'une anarchie organisée et d'une déviance spirituelle. Au final, peu de chanceux et une hécatombe sociologique édifiante.
Piqûre indispensable de rappel, L'immeuble Yacoubian recense les maux du pays des Pharaons. Malgré ce portrait sombre, on suit avec intérêt le parcours de chacun : la révolution égyptienne de 2011 ne doit pas son déclenchement au hasard, ni à l'activisme de certains.
En espérant que les femmes n'en deviennent pas les premières victimes, comme ce qu'on craint en Tunisie...
Piqûre indispensable de rappel, L'immeuble Yacoubian recense les maux du pays des Pharaons. Malgré ce portrait sombre, on suit avec intérêt le parcours de chacun : la révolution égyptienne de 2011 ne doit pas son déclenchement au hasard, ni à l'activisme de certains.
En espérant que les femmes n'en deviennent pas les premières victimes, comme ce qu'on craint en Tunisie...
Traduction de Gilles Gauthier
Éditions Babel
un de plus dans le challenge Premier roman d'Anne (j'ai la patate)
Un énorme merci à ma Comète préférée pour tout et particulièrement pour ce livre-là.