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Le café où vivent les souvenirs - Toshikazu Kawaguchi ****

Contre toute attente, je suis revenue sur ma décision d'arrêter de lire la série des Cafés de Toshikazu Kawaguchi. Si j'avais apprécié l'idée principale (celle de revenir dans le passé  ou d'aller dans le futur sans rien modifier quoi que ce soit) - je l'apprécie toujours-, j'avais été un peu moins enthousiaste concernant le tome 2 : une forme d'usure, une difficulté à repérer les personnages. Pourtant c'est pas faute d'inventivité de la part de l'auteur : à chaque tome, Toshikazu Kawaguchi propose un nouveau petit truc.

 

J'ai volontairement choisi le tome 3 pour les vacances estivales, parce que je sais qu'en ce moment j'entame des lectures pas gaies gaies et qu'un peu de bienveillance littéraire ne fait jamais de mal à personne. Et contre toute attente, j'ai bien fait et j'ai nettement mieux apprécié ce tome 3, et ce n'était pas gagné d'avance. Comme quoi, se remettre en question a parfois du bon (enfin me concernant, a souvent du bon !).

Dans Le café où vivent les souvenirs, on retrouve un nouveau café le Dona Dona, une nouvelle team avec des intervenants historiques : Nagare, sa soeur Kazu, Sachi la fille de Kazu, Reiji le serveur qui se rêve comique et Nanako son amie d'enfance, Saki la psychiatre, et puis la grande absente bien présente à distance Yukari,la mère de Nagare et de Kazu et propriétaire du café Dona Dona. Yukari qui justement en raison d'une absence plus ou moins longue, a demandé à son fils de la remplacer. 

Je crois que ce qui est vraiment réussi dans ce tome par rapport aux deux précédents est la force des histoires individuelles, la proximité de toutes ces individualités et le fait de leurs interactions permanentes. J'ai aussi apprécié la volonté de l'auteur de rappeler régulièrement le statut des personnages et les règles, il a également diminué le nombre d'intervenants permettant d'approfondir les caractères et de leur donner davantage d'amplitude. Chaque chronique se suffit à elle-même mais est bien inscrite dans un script cohérent. Contrairement aux deux autres tomes, je me suis attachée aux personnages et j'ai aussi à la fois ri et pleuré : bref, j'ai éprouvé de l'empathie et c'est un très bon signe. Et ce que j'ai trouvé de moins bien réussi dans le second tome (le passage du passé et du futur) est là parfaitement maîtrisé. On pourra peut-être résumer Le café où vivent les souvenirs comme un tome larmoyant : il rappelle la nostalgie d'évoquer le passé, mais donne une forme aussi de réconciliation à soi-même et aux autres. 

Éditions Le livre de Poche 

 Tant que le café est encore chaud (tome 1)

 Le café du temps retrouvé (tome 2)

Le café du temps retrouvé - Toshikazu Kawaguchi (entre ** et ***)

Bon, je ne pensais pas lire le second volet de la série littéraire du Café de l'auteur japonais Toshikazu Kawaguchi. Après une première lecture par les oreilles de Tant que le café est encore chaud, j'ai poursuivi par les yeux celle de Le café du temps retrouvé. Conclusion : j'aurais mieux fait de respecter ce que je m'étais promis.


Voilà on retrouve les protagonistes du premier tome, on apprend davantage l'histoire de la dame blanche, on comprend l'importance des signaux sonores émis lors de conversations, on découvre un personnage du futur. Voilà Le café du temps retrouvé permet une lecture agréable d'été, un moment sympa pour lequel il ne m'est absolument rien resté et ceci peu de temps après ma lecture. Soit j'étais hyper fatiguée (ce que je peux largement concevoir) soit rien absolument rien ne s'est figé en moi (aucune image, aucune scène, aucun personnage, rien de rien... si à part les anecdotes du bijou, du rendez-vous à plus tard et de la transmission du rituel "tasse" que j'ai trouvées touchantes). Et ce n'est pas faute d'avoir lu avec attention ledit bouquin. 

Conclusion : il est temps pour moi d'arrêter cette série qui présente un énorme avantage : celui de proposer des tomes courts (format que j'affectionne tout particulièrement). Je comprends son succès public, les histoires et les relations humaines sont douces, la lecture n'est pas prise de tête, les personnages principaux sont tous bienveillants, l'écriture est sympa. Mais il me manque l'émotion, quelque chose qui me ferre complètement à l'histoire, qui m'embarque. J'aurais au moins essayé... par deux fois et avec deux modes de lecture différents, on ne peut pas dire que je n'ai pas mis du mien ! 

Éditions Le Livre de Poche 

Traduction : Mathilde Tamae-Bouhon

Du même auteur : Tant que le café est encore chaud

[Audiolivre] Tant que le café est encore chaud - Toshikazu Kawagushi ***

Dans un café de Tokyo, il y a une place réservée qui permet de revenir dans le passé sans perturber le présent, et à condition de commander un café et de ne pas attendre que celui-ci refroidisse, à condition aussi que la place soit libérée par une personnalité hors du commun. Dans ce café donc connu pour cette place de choix, plusieurs personnes vont montrer un intérêt à régler quelque part de leur histoire.  

Tant que le café est encore chaud est une histoire charmante qui connaît un succès public important!. La version audio de ce roman le rappelle en quatrième de couverture  : plus d'un million d'exemplaires vendus au Japon, je n'ose imaginer ce qu'il en est ici en France et dans les autres pays libres du monde. Parce que finalement cette histoire est transposable à tout sol respectant le droit des femmes à disposer de leur corps, à exercer une profession, à être autonome : dans ce récit, il n'y est pas question de culture purement japonaise. Ainsi l'auteur Toshikazu Kawagushi accède d'une certaine façon à l'universalité de son histoire et renforce l'envie toujours présente pour un humain de revivre une scène passée pour la compléter, d'oser dire ce qui a été tu. Ici, la contrainte imposée porte la frustration à son comble : on a le droit de revenir sur un moment vécu dans ce café, on a le droit de compléter ou de questionner, mais à condition de ne rien perturber du futur de ce passé, c'est-à-dire du présent. Alors on pourrait se dire : à quoi bon cela sert-il de revenir sur ce qui fut ? Le roman répond en partie à cette question fort judicieuse.

Dans Tant que le café est encore chaud, on y découvre de personnalités féminines intéressantes qui font des choix affirmés ou les subissent, mais montrent aussi une ouverture d'esprit, un cheminement. Sans rien dévoiler de cette intrigue, Tant que le café est encore chaud explore les relations de couple amoureux et/ou installé en proie à une forte évolution, de filiation, de sororité. C'est un récit classe, délicat où la relation humaine est apaisée, malgré les divergences. 

Voilà j'aurais pu être enthousiaste, j'ai passé un moment sympa de lecture, mais j'ai été stupéfaite par la version audio de cette œuvre originelle. Je n'ai pas compris le choix éditorial d'un lecteur pour un roman à fortes expressions féminines. Philippe Spiteri a une bonne diction et défend le texte avec conviction et engagement mais ses "aigus féminins" m'ont paru dérailler un peu et j'ai trouvé qu'il manquait des nuances entre les différentes interventions féminines. Bref je n'ai pas été convaincue par l'oral et je précise bien l'oral parce qu'heureusement le texte rappelle régulièrement le nom de chaque protagoniste pour qu'on ne s'emmêle pas les pinceaux. 


Tant que le café est encore chaud a une suite. Mais je vais en rester là. 

Éditions Audiolib

Traduction de Miyako Siocombe

Lecture de Philippe Spiteri

Emprunté à la bibliothèque


Audiolivre : La papeterie Tsubaki - Ogawa Ito ****

Avec une plume magnifique, Ogawa Ito nous dresse des instantanés de vie d'un microcosme social représenté par la papeterie Tsubaki, lieu de confidences et de confidents, lieu de rencontre de cœurs perdus ou brisés. L'héroïne, Hatoko, perpétue l'héritage de sa grand-mère maternelle : être écrivain public, manipuler les différents alphabets, les matériaux adéquats pour réaliser dans les meilleures conditions les messages commandés.

En lisant La papeterie Tsubaki, on découvre l'extrême difficulté de maitriser l'écriture japonaise et les codes à respecter, les lettres de rupture d'amitié ou d'amour mais aussi des demandes communes ou insolites. Il se dégage un infini respect dans ce roman à la fois entre les personnages mais également dans la façon de décrire cet art divinatoire de la calligraphie : chaque virgule, chaque accent, chaque épanchement sont mesurés sous peine d'être corrigés ou de traduire une autre pensée. Au travers de ce récit, Hatoko se dévoile et découvre un peu mieux son passé, notamment concernant sa relation avec cette grand-mère à qui elle doit son métier d'écrivain public et le mythe familial.

Ogawa Ito introduit chaque itinéraire par une description minutieuse de matériaux ou de rites employés, une scénette et des dialogues amenant à la demande de rédaction et achève le tout par la fameuse lettre rédigée par Hatoko. L'autrice instruit tout en concevant une œuvre littéraire à part entière, à mi-chemin du documentaire et du romanesque. 

Le rythme de diction de la lectrice, Peggy Martineau, s'adapte bien au contenu, avec une tonalité douce et affirmée. Je reconnais qu'il m'a été plus difficile d'apprécier avec cette version audio de La papeterie Tsubaki, les idéogrammes tracés, même si j'ai beaucoup apprécié la voix de la lectrice qui rend hommage au personnage d'Hatoko, dite Poppo pour les intimes.

De cette lecture, je retiendrai la délicatesse des déclarations, la dignité de ces anonymes du quotidien qui font appel à un écrivain public pour diverses raisons (trouver le bon ton, cacher une orthographe incertaine ou malhabile, s'affranchir du courage de révéler son (res)sentiment  etc), une héroïne qui se cherche et cherche à construire un nid professionnel et familial. J'ai aimé la petite fan de Poppo, une demoiselle pleine de promesse à l'image du livre, doux et beau, malgré une fin un peu brutale qui m'a laissée pantoise (sur ma faim de lectrice). J'ai quitté à regret les personnages : c'est plutôt bon signe et engageant !

Editions Le livre qui parle

Emprunté à la bibliothèque

 Ma participation pour le mois de février 2023 au super challenge Écoutons un livre de Sylire

BD : Un zoo en hiver - Jirô Taniguchi (entre **** et *****)

Un zoo en hiver retrace les débuts dans la vie d'adulte d'un jeune homme Mitsuo Hamagushi dont le souhait professionnel est de devenir mangaka (créateur de mangas). On est à Tokyo dans les années 1967-1968.

Un zoo en hiver est une plongée dans le monde japonais, celui des codes du travail à pas d'heure (finir à 3h du matin et diner au restaurant ensuite est considéré comme normal, tout comme dormir trois ou quatre heures par nuit), celui des codes de conduite sociétaux (en 1967, l'adultère d'une femme aisée est fortement réprimé ; la fautive y perd sa liberté de mouvement et y gagne un retour au cocon patriarcal peu enclin à  la compréhension), celui de l'attente et du perfectionnisme : une bonne histoire n'est pas forcément publiée, le mangaka assure sa réussite grâce à un staff au point pour compléter les images et les ombres. 

Dans Un zoo en hiver, on y découvre un jeune héros avec sa première cuite, la première danse, le premier baiser, le premier amour, les premiers nus, avec ses doutes et ses désirs de réussite, ses rendez-vous dominicaux dans le zoo du coin pour shooter en images les scènes animales : un jeune homme qui a transcendé la volonté maternelle d'une sécurité plan-plan de l'emploi, un adolescent qui débute tôt le rythme infernal du boulot-métro-dodo. Un zoo en hiver montre la promiscuité des corps (la colocation est une obligation), rend hommage aux petites fourmis travailleuses sans lesquelles aucun manga ne pourra sortir fini.   

Le tracé de Jirô Taniguchi est net et pointilleux, les dialogues sont justes, le scénario est d'une logique implacable, les décors sont d'une précision remarquable. J'ai déroulé l'histoire avec un vrai plaisir de lecture et de découverte culturelle. J'ai aimé les images, j'ai oublié le noir et blanc (mon cerveau y a mis des couleurs), j'ai visualisé toutes les scènes, tous les caractères. J'ai aimé et j'ai compris les moments de tension (la pression sociétale, la pression familiale, l'espoir et la maladie). Une infinie tendresse se dégage de cette œuvre qui est un hommage certain à tous ceux qui conçoivent des albums imagés, sans compter leurs heures ni les sacrifices. À juste raison. À découvrir absolument.

Editions Castermann 

Traduction du japonais par Corinne Quentin.

Emprunté à ma bibliothèque préférée 
 

autre avis : La Chèvre grise


BD (roman graphique) : Le chien gardien d'étoiles - Takashi Murakami ****

Le chien gardien d'étoiles est une histoire en deux parties : la première partie concerne l'itinéraire de vie d'un homme auprès d'un chien ; la seconde dévoile l'enquête sociale d'un homme sur le passé d'un défunt anonyme ; entre les deux, un champ de tournesols et une voiture comme repères.


Takashi Murakami présente un homme ordinaire qui par les aléas de la vie va découvrir la liberté et vivre pour un animal. Le chien gardien d'étoiles (sublime titre en passant) décrit une relation d'amour et de confiance entre un propriétaire et son animal de compagnie, au départ réservé à sa fillette qui va assez vite le délaisser. 

Dans Le chien gardien d'étoiles, on voyage à travers le Japon, on observe deux hommes constamment bienveillants à l'égard d 'autrui au point de s'oublier, deux hommes qui apprennent sur eux-mêmes en quittant leur lieu de vie, deux hommes qui partent pour un ultime sursaut, un dernier hommage. 

J'ai aimé le graphisme de Le chien gardien d'étoiles, l'infinie douceur et la dignité qui se dégagent de ce récit. Tout cela concourt aux bons sentiments et cela fait du bien. Il n'y a pas de mièvrerie, à part peut-être la voix audible du chien qui m'a le moins convaincue. L'histoire n'est pas gaie mais d'une réelle poésie et pleine de vitalité. Les scènes se suffisent à elles-mêmes : il n'y a pas de redite, pas de superflu. Les dialogues sont justes, sans fioritures et avec un humour subtil. À travers Le chien gardien d'étoiles, Takashi Murakami interroge sur nos vies, notre société, nos valeurs, sur le basculement qui s'opère dans certaines existences, sur l'indicible deuil. 

Foncièrement joli.

Éditions Sarbacane

Adaptation de Frédéric Lavabre
Traduction de Victoria Tomoko Okada.

autres avis : Jérôme, La chèvre grise, Enna

 

Emprunté à la bibiliothèque

Suzuran - Aki Shimazaki (enthousiaste au début ****, très déçue et douchée par la fin qui me dérange beaucoup **)

 Je pense que Suzuran a été le livre de trop, celui qui me dit "arrête-toi un temps sur l’œuvre de cette autrice parce que tu vas finir par ne plus apprécier.", malgré la douceur, malgré sa capacité à installer les ambiances, les humeurs, malgré la classe des personnages. 

Suzuran par Shimazaki
image issue du sire Babélio  
 

Cette fois encore, on retrouve une mère célibataire avec son fiston (l'héroïne est divorcée, son ex-mari joue au père à distance). Décidée à ne pas rencontrer de suite quelqu'un (sa vie matrimoniale lui a laissé un goût amer et à mère), Anzu se consacre à la poterie, un art dont elle excelle et en a fait son métier. Elle expose ses œuvres, planifie son emploi du temps en fonction des cuissons. Sa vie est régulée par les visites de son garçon à son père, son travail, les rencontres avec ses parents. Elle a bien conscience de son manque amoureux que lui rappellent régulièrement sa grande copine (décidément bien indiscrète) et sa propre frangine, Kyôko, son opposée sentimentale (une femme libre et libérée de toute convention sociale, aussi délurée que sa sœur est chaste). Et justement, l'aînée annonce son futur mariage, à la surprise générale. 

Bien sûr, Suzuran s'inscrit dans l’œuvre d'Aki Shimazaki : il y a les secrets de famille ou personnels qui se dévoilent au cours de conversations, il y a des rencontres ou des souvenirs avec des hommes qui ont compté, il y a la découverte de cette sœur qui a caché pas mal de choses et s'est montrée particulièrement stratège et retors (sans le vouloir ou en le voulant) et puis il y a cette histoire amoureuse qui naît, qui se construit et qui s'achève de façon complètement artificielle (où là on flirte vraiment avec le Harlequin de base... et j'entends par là, le Harlequin des années 1970-1980, de la guimauve romanesque et quand même indigeste par des rebondissements qui se cumulent et s'accumulent... ) Oui, vous comprenez de suite que j'ai été complètement déçue par la fin parce que le reste m'avait bien cramponnée, je le reconnais. Je me demande comment on peut à ce point manquer la touche finale, comment on peut sortir une telle pirouette grossière. Je pense qu'il y avait d'autres moyens : là ce n'est ni crédible et même j'y trouve un côté moralement malsain.

Voilà, affirmer qu'Aki Shimazaki a raté Suzuran serait complétement injuste et intellectuellement malhonnête. Mais il est clair que Suzuran est le roman que j'ai le moins apprécié d'elle malgré un début et un milieu bien instruits et prometteurs (à la fois dans la description des scènes, des personnages, leur personnalité).

Édition Leméac

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De la même autrice :  

Hôzuki  (l'ombre du chardon #2)

Mitsuba

La série Le poids des secrets : #1, #2#3-4-5

 

Évasion musicale  : Minefields - Faouzia et John Legend   une splendeur tout simplement


Hôzuki (l'ombre du chardon #2) - Aki Shimazaki

Après Mitsuba et la série Le Poids des secrets lue en décousu (#1, #2, puis #3-4-5) je continue mon exploration de l'oeuvre de Aki Shimazaki et j'ai enfin compris ce qui me dérangeait dans son style mais qui le rendait également vivant : l'emploi du présent, continûment !

J'ai décidé de suivre mon instinct et de ne pas chercher à découvrir, dans un ordre chronologique de parution, la série L'ombre du chardon dont Hôzuki est le deuxième tome. J'ai décidé de me laisser porter par l'histoire et mon envie de lire,  quitte à prendre le risque de tout remettre à plat. 

Hôzuki est une histoire vraiment charmante de l'itinéraire de deux femmes : la première Mitsuko mère d'un petit garçon Tarô, libraire la plupart du temps et entraîneuse le vendredi soir dans un bar pour pouvoir subvenir aux besoins familiaux , la seconde Madame Sato mère d'une fillette Hanako, cliente occasionnelle de la boutique de livres de seconde main de Mitsuko. Entre les deux femmes, une retenue et une mise à distance voulue par l'une, que cherche à briser l'autre.  L'attachement des enfants va forcer les deux dames à augmenter les points de rencontre. 

Sans en dévoiler trop, Hôzuki est à l'image de l’œuvre d'Aki Shimazaki : plein de pudeur et très classe. Mine de rien, l'autrice aborde le poids des conventions sociales, le poids des secrets (à nouveau), distille les habitudes japonaises et laisse un texte jalonné d'interventions lexicales toujours heureuses et éclairantes (plus cela va, plus je me rends compte de la difficulté de la langue japonaise, avec ses différentes écritures). Il y a quelque chose de particulièrement réussi dans ce tome : la description des souvenirs neigeux, de scènes fortes qui dévoilent les petits mystères et puis il y a l'heureux hasard, si présent dans les romans, (et un peu moins fréquent dans la vraie vie). Mitsuko si attachée à tout garder se dévoile dans cette œuvre, fait preuve d'authenticité, sans cacher ses défauts : on ne peut pas dire qu'elle soit profondément attachante, mais elle reste infiniment cohérente dans son parcours de vie.

Hôzuki est un roman très féminin où la part des hommes est davantage évoquée : réduits au rôle d'amants, de maris, de petit garçon, ils laissent toute la place à des battantes de l'existence, celles qui ont accepté d'abandonner pour mieux reconstruire. Une œuvre captivante, qui m'a fait réfléchir et m'a évadée. Je l'ai beaucoup aimée.

Éditions Babel 

Emprunté à la bibliothèque.

De la même autrice :

Mitsuba

La série Le poids des secrets : #1, #2#3-4-5

Le poids des secrets #3 (Tsubame) #4 (Wasurenagusa) # 5 (Hotaru) - Aki Shimazaki

Suite à ma lecture récente du tome 2 Hamaguri, j'ai achevé cet été la série Le Poids des Secrets d'Aki Shimazaki. Bien m'en a pris !

Avant de parler succinctement des trois derniers tomes, je vous propose un petit point-repère, histoire qu'on ne se perde pas trop, parce que dans le genre sac de nœuds, la série nous présente en cinq tomes très courts, cinq personnages liés et sujets à des secrets de famille bien lourds. Chacun.e est en quête de sa propre identité/son passé.

Tsubaki (#1) revient sur le passé de Yukiko, fille de monsieur Horibe.
H
amaguri (#2) met en lumière Yukio, compagnon d'enfance de Yukiko, fils naturel de Mariko Kanazawa et adopté par le chimiste Kenji Takahashi.
Tsu
bame (#3) relate l'enfance et la vie de femme de Mariko Kamazuka, née coréenne, élevée au Japon après l'installation dans ce pays de sa mère et de son oncle, dissidents coréens.
Wasurennagusa (#4) décortique le passé de Kenji Takahashi.
Hotaru (#5) revient sur le secret porté par Mariko toute sa vie.

Tsubame se détache par son côté histoire dans l'Histoire : ce tome est centré bien sûr sur son héroïne principale (Mariko), sur la façon dont elle s'est construite après l'abandon maternel. Mais il aborde aussi davantage le conflit Corée-Japon, la condition des expatriés, la survie après le tremblement de terre en 1923. Dans ce recueil, une vraie poésie et une lenteur se détachent. Aki Shimazaki prend le temps d'installer les ambiances, les paysages, la symbiose entre l'élément nature et l'être humain, pèse les mots pour éviter des quiproquos. Il y a une douceur et un art certain de contemplation.


Wasurenagusa met en lumière l'âme masculine la plus noble de la série : Kenji Takahashi, assurément un magnifique personnage fictionnel avec une grandeur d'âme (un pendant contemporain de l'austenien Fitzwilliam Darcy). La figure paternelle s'entend dans Le poids des secrets surtout par l'éducation, plus que par l'hérédité même si la quête de l'identité qui construit chaque être humain est essentielle pour combler les failles. Wasurenagusa narre le cheminement d'un fils à papa-maman qui s'affranchit par amour.


Hotaru finalise la boucle entamée par Tsubaki. Ce tome revient sur l'avènement de Mariko en tant que femme, et notamment sur certaines anecdotes de sa vie conjugale. Dans cet épisode, on ressent la campagne du Japon, l'impact des bombes de Hiroshima et de Nagasaki sur la population, l'art de l'honneur, l'exploitation et le rejet de populations immigrées.

 

 

La série Le Poids des secrets revient continuellement sur les dualités fertilité/stérilité, filiation/abandon de lignée, famille de souche/famille d'adoption. C'est même étonnant à quel point les pères naturels assument si mal leur paternité, qui est reflétée soit par le biais de l'adoption, de personnages masculins intermédiaires (figures paternelles de substitution, des voisins, des collègues de jeux de société). Aki Shimazaki avec sensibilité évoque la Grande Histoire qui impacte nécessairement les destins singuliers, la culture japonaise faite de rites et de castes, mais aussi terreau à un melting-pot régulier d'immigration. Les personnages sont dressés avec beaucoup de classe ; même le plus ragoûtant d'entre eux est rabaissé uniquement par sa faiblesse. Le couple Mariko et Kenji Takahashi éblouit par son romantisme et sa sagesse. Tout est délicat : l'écriture, la narration, les descriptions, la façon d'esquisser les personnages.

Les titres des tomes sont choisis avec élégance, à l'image des contenus : Tsubaki pour camélia mais aussi prénom d'une petite-fille de Mariko et de Kenji ; Hamaguri pour la palourde japonaise qui sert ici de messager ; Tsubame pour l'hirondelle qui ne fait pas le printemps mais dont le retour d'un couple présage de jours heureux ou d'apaisement, Tsubame est aussi le nom donné à un personnage important de la série ; Wasurenagusa  pour le myosotis, une fleur de rêve et de félicité espérée ; Hotaru pour la luciole qui peut se révéler un vrai guet-apens pour jeune fille en fleur). Le glossaire linguistique en fin de chaque manuel est nécessaire (car des mots japonais épars naviguent dans la prose d'Aki Shimazaki) et participent à l'évasion et à la poésie du tout.

En résumé : Le poids des secrets est une série de cinq romans courts (pas plus de cent trente pages chacun) sympa à lire et à découvrir qui met en lumière des pans de l'histoire et de la culture japonaises, avec des personnages nobles, dignes et élégants. J'ai bien aimé.Ce fut une brève et belle pause estivale.

Collection Babel. 

Empruntés à la bibliothèque

De la même autrice :

 

et un de plus pour le challenge Les trilogies ou les séries de l'été de Philippe Dester et pour le challenge Animaux du monde de Sharon (pour les tomes Tsubame et Hotaru).

trilogie de l'été


Hamaguri (le poids des secrets / 2) - Aki Shimazaki ***

Hamaguri désigne une palourde japonaise, le genre de coquillage qui vidé permet de glisser des messages ou des mots secrets.
Hamaguri est un très joli roman qui relate avec poésie, douceur et délicatesse le monde de l'enfance et de l'adolescence, les premiers émois, ceux qui restent toute la vie comme des promesses faites au plus jeune âge, les secrets de famille et de lignée.
Hamaguri est teinté par la langue subtile, lyrique d'Aki Shimazaki, empreinte de ses deux cultures (la japonaise et la québécoise) : le phrasé est court comme un haïku, les ambiances sont asiatiques, la langue écrite est le français. 
Ce roman est d'une infinie classe, empli de chasteté et de dignité.
Dans Hamaguri, il y a un garçon sans père qui tombe amoureux à quatre ans puis à seize ans de deux anges ; il y a des personnages très bienveillants les uns à l'égard des autres, des hommes de foi et des femmes vaillantes qui ne trahissent pas. Hamaguri est un joli roman d'été, rafraichissant comme un glaçon, une lecture agréable qui m'a bien plu, même si tout est perceptible, à découvert rapidement et peut-être vite oublié aussi.

Éditions Babel

Emprunté à la bibliothèque


De la même autrice :
 
Et un de plus pour le challenge Animaux du monde de Sharon
 

Le Chaudron - Kiyoko Murata **

Eh oui, je continue dans la courtitude des pages (et des notes) : ce n'est pas faute d'y croire, surtout lorsque ledit bouquin (Le Chaudron de Kioyko Murata) a reçu le prix littéraire japonais Akutagawa et l'histoire a été adaptée au cinéma  par Akira Kurosawa (Rhapsodie en août). Face à de tels arguments, en général, je n'attends pas pour me jeter sur le roman. Je l'ai lu en entier (116 pages), il y a des moments très jolis et doux entourés de totale platitude. Bref, en demi-teinte, encore une fois.
Le Chaudron par Murata
Image captée sur le site Babélio
Le temps d'un été, une grand-mère recueille ses quatre petits-enfants quasi-adultes. Il y a quatre cousins que tout rapproche : l'âge, les études, les centres d'intérêt. Un couple fraternel (Tami - l'héroïne - et son cadet Shinjiro), deux singletons (le musicien Tateo, la défrisée Minako). Le huis clos rural se prête aux confidences et aux interférences culinaires, sensorielles, mémorables ou pas.

Au-delà de la thématique de la transmission, Le chaudron est un roman familial où un clan n'a jamais paru aussi divisé en sous-entités (au nombre de treize, un numéro qui a du mal à s'afficher et s'affirmer) éloignées au gré de la géographie ou des mœurs. 

Il y a une vraie douceur dans les confrontations C'est tout le talent de Kiyoto Murata : poser la délicatesse dans l'évocation des anecdotes passées. Chaque secret se distille à l'occasion d'un repas, d'une scène ou d'un souvenir. La hiérarchie familiale se trouve ébranlée et l'aïeule reste en dehors de la conscience des chocs ressentis, et moi avec ! C'est bien là le problème.

A cette légèreté prosaïque affichée, il manque une réelle profondeur : les scènes essentielles suggèrent plus qu'elles ne décrivent et laissent systématiquement un goût d'inachevé : le duel entre Tami et Tateo riche en promesses éclot d'une poussière ; les hérédités ne sont pas menées à leur terme ; les liens entre les aspirants sont dilués, leur âge (autour de 17 ans) est mal défini puisque de par leurs réactions, on a le sentiment d'avoir face à nous des préados voire des enfants (notamment Shinjiro) ; même, l'élément culinaire pourtant mis en avant se révèle sans appétence.
Il manque l'empathie, la sincérité des sentiments et le choc des émotions : le trop de retenue gêne l'adhésion. L'écriture (ou la traduction ou les deux) participe à ce détachement ; même, les échanges épistolaires ou de sûtras ne nourrissent en rien l'histoire et délivrent une écriture plate. Il y a peut-être un facteur culturel indéniable (un choc des civilisations). Pourtant, d'autres auteurs asiatiques ont davantage humanisé leurs personnages. Kiyoto Murata narre des faits indiscutables, sans pathos, et ne s'encombre pas de chichis. Pourtant, c'est l'intrinsèque de l'humain d'être touché. Là, on y voit des ados découvrant des anecdotes hallucinantes au point d'ébranler leur identité et rien n'y fait sous prétexte de sénilité. Pire, deux jours après avoir fermé le livre, il ne me reste que de très vagues souvenirs : c'est mal barré, je vous dis !

Éditions Actes Sud
Traduction de Anne-Yvonne Gouzard

emprunté à la biblio

Le dévouement du suspect X - Keigo Higashino ****

Je dois cette lecture super sympa à Dame Shelbylee qui lors de son premier anniversaire de blog, avait proposé un concours pour gagner un exemplaire de Le dévouement du suspect X. Je suis chanceuse sur les concours de blogs (Shel, Miss Léo, Piplo, Mina, Leiloona et Clara pourront vous le confirmer : à ce propos, Dame Clara a changé d'url de blog), j'ai bien fait de participer ! C'était il y a plus d'un an et j'ai lu ce livre l'été dernier (il fait hélas partie des quinze romans qui attendent patiemment leur tour de chronique). Alors j'adresse à toi, Shel, tous mes hommages de mathématicienne (et cela tombe car un des héros est un petit génie de cette discipline) et je confirme l'adage « mieux vaut tard que jamais » !
Yasuko Hanaoka occupe avec sa fillette un petit appartement proche des quartiers d'Edogawa et de Nihonbashi, à deux encablures de son boulot d’hôtesse de caisse d'un traiteur japonais. Elle entretient des relations conflictuelles avec son ex toujours sans un sou, qui se rappelle à son bon souvenir quand son porte-monnaie s'allège dangereusement. Heureusement elle peut compter sur son voisin, Ishigami, amoureux éperdu et platonique de la donzelle, pour se débarrasser de ce malotru quand le besoin s'en fait sentir. Et justement, la nuitée qui s'annonce promet quelques menu(e)s mouvements/décisions.

Enfin, un roman policier digne de ce nom : intelligent, pas trop violent ni morbide, d'une finesse et d'une logique implacable ! Que celui ou celle qui ne s'est fait pas berner par la fin, lève le doigt pour que je loue sa sagacité. Parce qu'il faut bien le reconnaître, j'ai plongé la tête la première dans l'intrigue au point d'en oublier mon sens critique et j'ai adoré cette situation humiliante. Oui, les fameux « alibi » et « empreintes » dévoilées rapidement ont titillé mon esprit contrariant (mais néanmoins scientifique) pendant toute l'histoire car le déroulement du récit ne correspondait en aucun cas au modus operandi d'un intellect foncièrement génial. Mais c'était sans compter le bluff du sieur Higashino qui berne son lectorat comme il veut (même, mon A. n'y a vu que du feu : c'est vous dire la prouesse littéraire). 

Keigo Higashino sait placer une intrigue et une ambiance feutrée, décrire les rituels de ses contemporains. Avec délicatesse, il avance ses pions au lieu donné, avec une cadence savamment orchestrée. Développant la dualité entre ses deux héros (le physicien Yukawa et le sous-employé Ishigami), il insère l'élément féminin (Yasuko Hanaoka) comme neutron d'un trio en pleine surchauffe électronique et fusionnelle.
Le dévouement du suspect X peut se résumer alors à une partie d'échecs entre deux surdoués scientifiques toujours en rivalité, vingt ans après leurs études. Personne n'est dupe de l'autre : qui de Yukawa ou d'Ishigami l'emportera ? Seule, la lecture de Le dévouement du suspect X vous apportera la réponse !  Restent la dernière scène marquante d'un cri d'effroi et ce questionnement logique « Est-il plus difficile de chercher la solution d’un problème que de vérifier sa solution ?»  qui terminent cette excellente histoire que je vous conseille.

Traduction de Sophie Refle
Éditions Babel Noir

A vos nombres 2014avis : ShelbyleeHeide, Miss Leo, Adalana (qui a réussi à motiver tout le monde à découvrir cet auteur), Kathel, Evalire,

A tous prixet un de plus pour le challenge d'Asphodèle (prix Naoki 2005) et de Piplo (le fameux X)

également approuvé par mon A. et mon Joli-Papa  
Mon exemplaire voyage, of course ! 

Cesare 1 - Fuyumi Soryo ****

Oyé, visiteurs fidèles ou occasionnels de Je me livre, vous avez bien lu : Cesare 1 est le premier manga critiqué sur ce blog ! Une minute de silence s'impose...
Comme je ne suis absolument pas spécialiste du genre (mon premier manga de ma vie : oh là là, que d'aventures et de découvertes, je fais à mon -grand- âge), j'ai donc lu cette histoire sous un oeil novice mais néanmoins concentré. Puis, en m'apercevant que l'intrigue ne relevait pas de violence extrême, j'ai proposé à mon V. au regard expérimenté et spécialiste des mangas « gentils » jeunesse de lire Cesare 1 du haut de ses dix ans.

Voici ce que mon V en a pensé :
« Les dessins sont bien mais différents d'un manga classique. Le héros, Angelo, fait honte à tout le monde mais ce qu'il dit est juste. Il sert de lien entre les deux cercles ennemis. Et finalement, appartenir à un cercle n'est pas important pour lier d'amitié à quelqu'un d'un autre clan. Mais, il y a des mots compliqués dedans que je n'ai pas compris. »
Et là, je me dis : Punaise, mon V. a tout compris  !  (soupirs de satisfaction et de fierté maternelles)

Maintenant, le synopsis :
Angelo, jeune homme désargenté, arrive à Pise pour étudier à La Sapienza, faculté de théologie. Il doit son intronisation dans cette université prestigieuse au soutien financier de Lorenzo de Médicis. Il découvre très vite les cercles d'influence et les rivalités. Son clan, celui des Médicis, s'oppose à celui des Borgia, d'origine andalouse. Angelo, peu au faîte des convenances, enchaîne bourde sur bourde au point de s'attirer les foudres de l'héritier de son protecteur, qui ne lui veut pas que du bien. Mais Cesare Borgia, attiré par le côté révolutionnaire de ce jeunot, va devenir un allié de pointe.
Les dessins en noir et blanc sont d'une élégance rare : le trait de crayon de la dessinatrice est d'une finesse vraiment intéressante. Bref, un graphisme quasi-parfait !
Le héros, Angelo, un Candide de la Renaissance italienne, vit une épopée fantastique entre les quatre murs de l'université : intrigues, malversations, tentative de meurtre etc : rien en lui sera épargné. Surtout que le bougre n'arrange en rien sa situation : fin diplomate, il subjugue son professeur par l'acuité de sa sagesse, ce qui a le don d'irriter son Excellence, habitué aux louanges de l'enseignant. Le récit sympa sous fond historique renseigne aussi sur une époque moins connue du public. Dans ce premier tome, tout se met donc en place.
Je ne lui trouve qu'un défaut : son numéro (synonyme de série : terrible pour la curieuse que je suis !). 
Partners 
Traduction de Sébastien Ludmann  
Adaptation graphique : Clair Obscur

Éditions Ki-Oon

avis : La chèvre grise
SP reçu dans le cadre d'une opération de Libfly avec les Editions Ki-Oon concernant la sélection de Les Fauves d'Angoulême 2014


Tsubaki (le poids des secrets / 1) - Aki Shimazaki ***

Un envoi d'Une Comète vaut toujours son pesant de cacahouètes (désolée, on crée les rimes qu'on peut !) et ce premier roman aussi imparfait soit-il mérite une petite attention. Merci qui ? Merci BB !

Accompagnée de son fils très curieux du passé familial et en recherche constante d'explications géopolitiques concernant Hiroshima et Nagasaki, Namiko profite des derniers instants de vie de sa mère Yukiko. Face aux réflexions émises par l'adolescent sur les atrocités commises pendant la seconde guerre mondiale, Yukiko amorce un début de réflexion personnelle sur son histoire et celle de ses parents. Une lettre laissée en héritage et une mission vont en révéler à Namiko quelques éléments.

Premier roman intéressant qui lie les thèmes de la filiation, des secrets de famille, de l'outrage des bombes atomiques sur les corps humains, d'une écriture incisive mais nettement moins lyrique que celle employée dans Mistuba, Tsubaki nous plonge dans une famille japonaise, victime collatérale des frappes chirurgicales américaines. Si l'intrigue principale me paraît légère et résumable en deux lignes, il est bon de constater qu'Aki Shimazaki maîtrise parfaitement le sujet masculin. Véritable héros de ce roman malgré son statut de personnage secondaire, le père d'Yukiko présente de multiples facettes riches (manipulateur, égocentrique, fin stratège ou profondément lâche) qui, du coup, rendent les autres intervenants plus ternes : un comble pour nos deux héroïnes !

avis d'Une Comète, de BenoîtD67 

et un de plus pour le challenge d'Anne et d'Une Part Manquante et je contribue à celui de Catherine (que j'avais déjà validé).