Ripeur - Jeff Sourdin ***

Je dois cette lecture à mon Joli-Papa bien décidé à me faire découvrir des romans que je qualifierais de sociologiques et en particulier, ceux concernant la vie des gens simples, ceux qui n'ont pas forcément un métier reluisant mais néanmoins utile à notre société. Donc après la caissière d'Anna Sam et Louisette, la dame Pipi de Valérie Mazeau, je vous présente le Ripeur de Jeff Sourdin (pour les non-initiés, ripeur est un terme branché pour désigner la profession d'éboueur). Lui aussi, je crois que je vais l'aimer !
Dimitri, un bac littéraire en poche et deux années de fac à faire la bringue à refaire le monde tous les soirs, devient éboueur d'abord vacataire puis titulaire de sa tournée à force d'assiduité et de sérieux. Notre héros de vingt-sept ans dont on ne connaît que le prénom, nous narre son quotidien : ses levers à 2h20 du matin pour débuter la tournée à 3h, les petites pauses en cas de non-retard aux cafés du coin, les conversations entre collègues -Jean et Thierry en particulier-, les jours où tout va bien/mal, les gestes monotones et usuels en temps de pluie ou de gel, le bizutage des nouveaux pas correctement vêtus face aux intempéries, le monde taiseux des éboueurs éprouvés par un métier difficile, mal reconnu, mal estimé (sauf en cas de grève... les Marseillais vous l'expliqueront). Dimitri vit d'habitudes et cherche à améliorer son existence, en particulier affective, car Monsieur reste un homme très motivé à rencontrer la femme de sa vie, celle qui compte pour de bon. Nous aurons l'occasion de découvrir Nathalie, puis le premier amour, ... suspense, à vous de lire le livre , je ne vais pas vous mâcher le boulot, non plus !

Ce joli texte d'une sensibilité remarquable (d'autant plus touchante que le narrateur est masculin) nous parle d'une personne de tous les jours nourrie de rêves accessibles, la difficulté de se lier à partir d'un certain âge, de refaire confiance à autrui, de croire en une histoire d'amour, de lui laisser une petite chance, de savoir quitter une région, un métier, d'en choisir un pour survivre. Dans ce monde de silences, de fatigue et d'endurance, Ripeur demeure un magnifique témoignage du labeur, si indispensable, de ces hommes de peu, de la vie d'un homme, respectable tout simplement.


Éditions (rennaises : Yes, que vive la Bretagne !) La Part Commune

Voici l'avis de Clara qui a bien aimé aussi.

Mille mercis à mon Joli-Papa qui a décidément bon goût ! 

évasion musicale : It's about to get worse - I Blame Coco
 

15 commentaires:

  1. J'aime bien ces moments de musique qui accompagnent ma lecture. Je viens de terminer un livre aussi qui parle de ces gens qui à un moment perdent tout et qui se nourrissent alors intensément des beaux moments de la vie. L'émotion qui m'habite va bien avec cette musique.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. L'album d'I Blame Coco, The constant, est vraiment une belle réussite : j'aime sa voix et elle a réussi à s'accompagner de musiciens subtils.

      Supprimer
  2. Coucou Phili, ça a l'air très chouette ! J'aime aussi les histoires de gens, sociologiques comme tu dis... Bisous et bon dimanche !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Un livre sans grande prétention littéraire (le style mériterait d'être retravaillé) mais j'ai passé un bon moment parmi ces éboueurs admirables.

      Supprimer
  3. Bon eh bien moi, ça n'est pas bien mon rayon ce genre de livres, bien trop social. Mais grâce à toi, j'ai découvert le nom de cette profession. C'est vrai que "éboueur", ça n'est pas bien reluisant comme terme...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Alors Ys, pas de fibre sociale littéraire ? Bon, au moins ce livre t'aura (m'aura aussi) appris un nouveau terme, ce qui n'est déjà pas si mal.

      Supprimer
  4. J'ai déjà lu un avis positif sur ce livre il y a quelques jours mais je ne sais plus où !!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ripeur fait la tournée des blogs littéraires ? bien, bien !

      Supprimer
  5. Réponses
    1. J'espère que tu aimeras : tu me diras, dis ? Connaissant tes goûts en matière de lecture, ce garçon devrait te plaire.

      Supprimer
  6. Déjà noté mais pas encore lu, tu confirmes donc mon envie de le lire.

    RépondreSupprimer
  7. J'ai adoré ce livre, je viens d'y repenser en voyant ce soir les gars qui ramassaient nos poubelles et ils ont accepté que je les prenne en photo pour un défi photo sur le thème "collecte"
    J'en profiterais pour mettre un lien sur votre billet sur mon blog
    Belle soirée

    RépondreSupprimer
  8. Merci pour ce résumé, il donne très envie de lire ce livre sûrement très touchant, cadeau de Noël en vue ;) ;) Garance m'a redirigée vers vous, je l'en remercie aussi, belle journée à vous !
    AzimutScrap

    RépondreSupprimer