Hôzuki (l'ombre du chardon #2) - Aki Shimazaki

Après Mitsuba et la série Le Poids des secrets lue en décousu (#1, #2, puis #3-4-5) je continue mon exploration de l'oeuvre de Aki Shimazaki et j'ai enfin compris ce qui me dérangeait dans son style mais qui le rendait également vivant : l'emploi du présent, continûment !

J'ai décidé de suivre mon instinct et de ne pas chercher à découvrir, dans un ordre chronologique de parution, la série L'ombre du chardon dont Hôzuki est le deuxième tome. J'ai décidé de me laisser porter par l'histoire et mon envie de lire,  quitte à prendre le risque de tout remettre à plat. 

Hôzuki est une histoire vraiment charmante de l'itinéraire de deux femmes : la première Mitsuko mère d'un petit garçon Tarô, libraire la plupart du temps et entraîneuse le vendredi soir dans un bar pour pouvoir subvenir aux besoins familiaux , la seconde Madame Sato mère d'une fillette Hanako, cliente occasionnelle de la boutique de livres de seconde main de Mitsuko. Entre les deux femmes, une retenue et une mise à distance voulue par l'une, que cherche à briser l'autre.  L'attachement des enfants va forcer les deux dames à augmenter les points de rencontre. 

Sans en dévoiler trop, Hôzuki est à l'image de l’œuvre d'Aki Shimazaki : plein de pudeur et très classe. Mine de rien, l'autrice aborde le poids des conventions sociales, le poids des secrets (à nouveau), distille les habitudes japonaises et laisse un texte jalonné d'interventions lexicales toujours heureuses et éclairantes (plus cela va, plus je me rends compte de la difficulté de la langue japonaise, avec ses différentes écritures). Il y a quelque chose de particulièrement réussi dans ce tome : la description des souvenirs neigeux, de scènes fortes qui dévoilent les petits mystères et puis il y a l'heureux hasard, si présent dans les romans, (et un peu moins fréquent dans la vraie vie). Mitsuko si attachée à tout garder se dévoile dans cette œuvre, fait preuve d'authenticité, sans cacher ses défauts : on ne peut pas dire qu'elle soit profondément attachante, mais elle reste infiniment cohérente dans son parcours de vie.

Hôzuki est un roman très féminin où la part des hommes est davantage évoquée : réduits au rôle d'amants, de maris, de petit garçon, ils laissent toute la place à des battantes de l'existence, celles qui ont accepté d'abandonner pour mieux reconstruire. Une œuvre captivante, qui m'a fait réfléchir et m'a évadée. Je l'ai beaucoup aimée.

Éditions Babel 

Emprunté à la bibliothèque.

De la même autrice :

Mitsuba

La série Le poids des secrets : #1, #2#3-4-5

10 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé "le poids des secrets". Il faudrait que je reprenne une autre série, je vais voir ce que ma bibliothèque possède. Les couvertures d'Actes Sud sont superbes.

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    1. Oui les premières de couv' sont vraiment chouettes. J'ai lu un autre Shimazaki et il m'a moins inspirée. Je vais donc ralentir l'exploration.

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  2. Ma bibli possède la série, mais si j'emprunte les 5 pour les lire dans l'ordre, j'atteins mon quota d'emprunt!

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    1. Pas de bol ! Dans ma nouvelle bibliothèque préférée (après celle du Nord que j'ai quittée à regrets), j'ai le droit à 15 emprunts en tous genres. C'est vraiment parfait.

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  3. Cela fait trop longtemps que je n'ai pas lu cette autrice. Il faudrait que je me replonge dans son oeuvre.

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  4. Je reviendrai à cette auteure un jour (j'espère). J'avais lu le tome 1 du poids des secrets mais ça remonte tellement qu'il faudrait que je le relise pour pouvoir poursuivre la série et éventuellement découvrir d'autres oeuvres de Shimazaki.

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  5. J'avais arrêté après 2 ou 3 tomes du Poids des secrets, que j'avais trouvés un peu trop lents et délicats... Je pourrais essayer un autre roman.

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  6. Je m'achète les bouquins d'Aki Shimazaki, c't de la drogue pure, je suis accro aux couvertures. Mais j'ai un peu (juste un peu) de retard dans la lecture...

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  7. Tiens, moi aussi, j'écris au présent. Personne ne semble l'avoir remarqué jusqu'à maintenant.
    Je trouve le présent plus vivant que le passé simple, le plus souvent employé dans les récits.
    Bonne soirée.

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  8. J'avais beaucoup aimé sa première pentalogie, un peu moins celle-ci, qui joue un peu sur les mêmes ressorts.

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