Voilà la première semaine de vacances terminée, presque cinq livres lus et un grand merci à Cécile qui, grâce à son challenge, m'incite à replonger dans mes chers classiques et qui du coup, sauve ma semaine littéraire (vous comprendrez pourquoi prochainement, si vous êtes sage(s) fidèle(s) au poste au blog). J'avais promis à Sharon que je ne terminerais pas son challenge Molière sous une fausse note (la dite mauvaise étant Les précieuses ridicules) et voilà comment de pensionnaire, je cherche à acquérir le titre de sociétaire. Résultat des courses (spécialement pour ceux/ celles qui ont du mal à me suivre) : trois livres lus de Jean-Baptiste mais il va me falloir en trouver un petit quatrième pour parfaire le défi : quand je vous dis que mes vacances ont été tout sauf reposantes et que ma vie est palpitante). Mais place à Monsieur Poquelin !
Molière, toujours en rébellion contre la préciosité et contre l'une des conséquences pénibles, selon lui, l'arrivée de femmes savantes (instruites, qui ne se contentent plus de suppléer leur petit mari mais cherchent aussi à réfléchir et infléchir sur la société), se lâche dans cette pièce, de façon subtile : je dois le reconnaître, surtout si je compare avec Les précieuses ridicules. Henriette aime Clitandre et Clitandre aime Henriette. Tout irait pour le mieux, s'il n'y avait pas deux ou trois petits problèmes à régler :
1) Clitandre a autrefois fait une cour effrénée (pendant deux ans en fait : très patient, le jeune homme) à la sœur d'Henriette, Armande. Mais lassé de ses simagrées précieuses, il a jeté son dévolu sur la cadette, plus terre à terre mais davantage intéressée par une vie charnelle.
2) La mère d'Henriette, Philaminte, également précieuse, a prévu une union pour sa cadette dans le but d'élever son esprit : le prétendant se comporte de façon louche et surtout possède une prétention inversement proportionnelle à la qualité littéraire de ses écrits.
3) Armande, l'aînée délaissée, ne joue pas franc jeu et cherche à profiter de cette situation ubuesque pour imposer ses vues.
4) Pour couronner le tout, le père de famille, Chrysale, râle un bon coup mais n'en demeure pas moins incapable d'une quelconque autorité, malgré un coatching forcené de son frère Ariste et de Clitandre, qui sent bien que la situation devient tendue pour lui.
Ce qu'il y a de remarquable dans cette pièce reste la qualité et la forte présence des personnages secondaires et non anecdotiques comme Bélise (qui aurait pu s'appeler Bêtise, tant elle emploie un langage qu'elle ne comprend pas et ne maîtrise pas : sa première bévue en est éloquente et jouissive), comme Vadius (un savant qui partage avec Trissotin, une des plus belles diatribes du texte, débutant en cirage de pompe et se terminant en pugilat verbal ... un régal !) ou comme Martine (extraordinaire servante, dont la cause de licenciement est à mourir de rire, aussi invraisemblable soit-elle et qui, sous couvert de parler un français moins recherché, n'en pense pas moins et réfléchit plutôt bien. Au travers de Martine et d'Henriette, Molière en profite pour marquer la différence entre l'intellect et l'intelligence). La charge devient rude mais non corrosive : en personne sensée, Philaminte subira un joli changement d'état d'âme en fin de partie. Reste que son couple avec Chrysale n'en sortira pas grandi.
Molière m'a réconciliée avec Molière. Reste que sous couvert de modernisme, Jean-Baptiste n'en paraît pas avant-gardiste : selon lui, une femme doit rester à la maison, s'occuper de son foyer plutôt que de chercher à s'élever ! Heureusement, les siècles ont passé pour changer cette donne (quoique certains(nes) la pensent toujours, à mon grand désespoir).
Éditions Nouveaux classiques illustrés Hachette
à ma maison
évasion musicale : I'm not scared - Eight Wonder
Merci de ton passage sur mon blog ce matin et de tes petits mots très gentils. :-) Je te souhaite un bon dimanche. Bisous !
RépondreSupprimerCe fut avec plaisir et pensé ! bisous et bon dimanche
SupprimerJe vais retourner voir ce challenge Molière, je voulais m'inscrire mais... d'autres challenges... Il faut que je regarde jusqu'à quand il dure pour voir si j'ai encore le temps de m'inscrire et de lire. Bonne semaine.
RépondreSupprimerC'est grâce à toi si j'y suis inscrite ! je vais m'inscrire à ton challenge Dragon: mon frère m'a offert des livres d'un auteur japonais qu'il aime beaucoup : dès mon retour, je passe te voir ... en petite catégorie ! bises et bonne semaine
SupprimerMerci pour ta participation !
RépondreSupprimerContente que tu te sois réconciliée avec Molière.
J'aime beaucoup ton challenge : je le fais sérieusement et avec beaucoup de plaisir! merci à toi, pour l'organisation qu'il génère.
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